Le masculinisme positif
Ce texte est un extrait d’un livre qui est actuellement en rédaction. Il est présenté ici afin de préciser brièvement le concept du « masculinisme positif ».
Définition
Selon l’OQLF, le masculinisme est défini comme « l’ensemble des mouvements sociaux qui concernent la condition masculine »[1]. Comme le féminisme, le masculinisme est ensemble pluriel contenant même certains mouvements divergents entre-eux.
Quant au « masculinisme positif », il s’agit d’un mouvement visant à développer une masculinité positive. Cette dernière vise à construire une masculinité en phase avec la modernité permettant aux hommes d’être bien avec eux-même, tant socialement qu’émotivement. La masculinité positive cherche à éradiquer la masculinité toxique. Le concept de masculinité toxique désigne certaines normes du comportement masculin qui ont un impact négatif sur toute la société, particulièrement sur les hommes eux-mêmes.
Allié du féminisme classique
Le masculinisme positif n’est pas antiféministe, bien au contraire. Il se considère comme un allié du féminisme visant l’égalité en droit entre les hommes et les femmes. Il épouse les luttes contre les formes de sexisme et de genrisme systémiques sans pour autant nier que des différences comportementales peuvent provenir des biologies propres à chacun. Ces comportements peuvent également entraîner des effets culturels distints et souhaitables.
Lutter envers la masculinité toxique
De plus, s’il y a une masculinité toxique, il y a également une féminité toxique, bref un genrisme toxique. La misogynie ou la misanthropie sont deux réalités parallèles. Dans tous les cas, on ne peut comprendre les concepts de la masculinité ou la féminité toxiques que par une approche systémique, à savoir une perspective holiste. C’est essentiellement la plus grande difficulté de compréhension puisqu’il s’agit d’avoir ici un regard global. En effet, le genrisme toxique renvoie à une culture collective et non individuelle. Pour la comprendre, il faut aller au-delà de l’autorité traditionnelle, il faut passer d’une approche individualiste à holiste. Cela demande de questionner les normes sociales actuelles, donc l’ordre établi et ses rapports de domination existants. Il faut également déterminer ce qui revient à la construction sociale et ce qui revient au déterminisme biologique. Bref, il faut être prêt à plonger dans une réflexion plus complexe que la pensée linéaire qui implique une certaine introspection collective et individuelle.
Mouvement pour et par les hommes
Ce mouvement se veut d’abord orienté pour les hommes et préférablement par les hommes parce que c’est d’abord aux hommes de se prendre en main, tout en demeurant inclusifs.
Ce mouvement ne se fonde pas sur un essentialisme ou un existentialisme dogmatiques, mais il recherche plutôt des positions intermédiaires et inclusives permettant d’établir une compréhension nuancée de la condition masculine reposant sur une démarche rationnelle, voire scientifique.
La crise de la masculinité
Il reconnaît l’existence d’une crise de la masculinité dans la mesure où on définit la crise comme un « moment très difficile dans la vie de quelqu’un, d’un groupe, dans le déroulement d’une activité, etc. ; période, situation marquée par un trouble profond. »[2] Les hommes formant le groupe et la période débutant avec la modernité. C’est en ce sens que les sociétés modernes ont vu les rapports sociaux évoluer rapidement ces derniers siècles. Que ce soit du développement scientifique et des sciences sociales, de la globalisation, des divers courants idéologiques, etc., jamais, à l’échelle de l’humanité, à amener de manière aussi brutale à ce que les hommes ainsi que les femmes aient à redéfinir leur identité. Nous sommes passés d’un monde théiste à un monde plus laïque. Plus récemment, en regard aux cinquante dernières années, le féminisme de deuxième génération a réussi à émanciper les femmes dans plusieurs sphères. Ces changements ont redéfini les rapports entre les hommes et les femmes. L’homme a perdu beaucoup de repères et il a été obligé de se redéfinir, dont certains à contrecœur. Le masculinisme positif est fier de l’héritage général que le féminisme nous a apporté. Cependant, il est conscient que cette évolution n’est pas terminée et que les hommes doivent prendre davantage conscience de leur condition et s’émanciper également de la toxicité que la société leur impose. À cet égard, il encourage un féminisme positif ayant le courage de dénoncer le sexisme envers les hommes.
Approche progressive
Tous les mouvements féministes ont été principalement une lutte portée d’abord par les femmes qui ont remis en question les fondamentaux identitaires et comportementaux des hommes et des femmes. En parallèle, beaucoup d’hommes ont également fait évoluer la condition masculine. Malheureusement, beaucoup de mouvements masculinistes se sont retranchés dans leurs positions privilégiées garanties par la tradition. Ce faisant, cette réticence de faire évoluer le rôle de l’homme avec l’évolution de nos connaissances sociales, anthropologiques et psychologiques n’a fait qu’aggraver pour certains cette crise de la masculinité. À l’instar des femmes et du féminisme, les hommes doivent mener une masculinité moderne dans laquelle leur condition se trouvera améliorée, et ce, en adéquation avec l’amélioration de la condition féminine. C’est cet objectif que le masculinisme positif cherche à atteindre.
Ni rose, ni macho
Un macho est un « homme qui a une conscience exacerbée de sa supériorité virile, et qui prône la suprématie du mâle » [3], tandis que le machiste est une « idéologie héritée de la civilisation ibérique et plus spécialement ibéro-américaine, qui prône la suprématie du mâle » [3]. Sachant que « suprématie » signifie « situation dominante conférant une autorité incontestée » [4], alors le masculinisme positif, quant à lui, conteste et répudie cette autorité. Quant à l’homme dit « rose », ce terme renvoie un homme caricaturé, pour ne pas dire stigmatisé, par justement les machos. Ni macho, ni rose, les masculinistes positifs sont tout simplement des hommes masculins, modernes et progressistes.
Fin de l’extrait et suite
L’écriture d’un tel essai nécessite de la recherche et donc du temps. J’espère pouvoir terminer cet ouvrage en 2022. Si ce mouvement vous intéresse, vous pouvez visiter la page Facebook qui lui est consacrée.
[1] « Grand dictionnaire terminologique – masculinisme », sur gdt.oqlf.gouv.qc.ca (consulté le )
[2] Éditions Larousse, « Définitions : crise – Dictionnaire de français Larousse », sur www.larousse.fr (consulté le )
[3] « MACHO : Définition de MACHO », sur www.cnrtl.fr (consulté le )
[4] Éditions Larousse, « Définitions : suprématie – Dictionnaire de français Larousse », sur www.larousse.fr (consulté le )